Les bonsaï doit avoir la tête arrondie
Le style sapin de Noël, avec sa tête bien pointue, n’est pas encore dans les canons du bonsaï à la japonaise, et pour cause cela va à l’encontre de ce que l’on essaye de faire avec un bonsaï.
Dans la nature, les arbres poussent vers le ciel à la recherche du soleil. Dès son plus jeune âge, l’arbre va pointer fièrement vers le haut et monter, monter, monter… La cime de l’arbre est la branche la plus vigoureuse, ce qui donne à l’arbre une silhouette triangulaire avec une tête pointue.
Cette ascension vers le ciel n’est pas sans limite ; il arrive un moment où l’arbre a atteint sa hauteur maximale. Cette hauteur peut dépend de l’espèce et aussi des conditions de vie (dans un milieu hostile où l’arbre doit luter pour vivre, sa hauteur maximale sera mois haute que s’il poussait librement dans une plaine).
Une fois cette hauteur maximale atteinte, l’arbre continue quand même de pousser, mais il ne va quasiment plus gagner en hauteur, il va étoffer sa tête en largeur. Les branches tout en haut ne vont plus grandir, au profit de celles en dessous qui vont s’allonger jusqu’à la longueur maximale, pour ensuite s’arrêter, et ainsi de suite. Le résultat est que la tête va perdre son aspect pointu et s’arrondir.
Une tête arrondie est donc signe de vieillesse chez un arbre, et c’est justement ce que nous recherchons quand nous formons et travaillons nos bonsaï : donner la maturité, donner un sentiment de vieillesse à l’arbre.
Quand vous formez vos bonsaï, pensez à toujours former une tête bien ronde, et cela est valable aussi bien pour les feuillus que pour les conifères !
Aider une cicatrice à se refermer
Lorsque nous taillons une branche sur un bonsaï, il peut rester une grosse coupe qui n’est pas toujours esthétique. Si sur un conifère ou certains feuillus (tels que les oliviers ou les buis) nous pouvons travailler la cicatrice en bois mort, sur les feuillus en général les cicatrices ne sont pas bien acceptées.
En effet, dans la tradition japonaise les feuillus sont plutôt féminins, et une femme contrairement aux guerriers, ne montre pas ses blessures et cicatrices. Au delà de l’aspect culturel, les feuillus ont un bois tendre qui ne tient pas dans le temps. Le risque est que de l’eau s’infiltre régulièrement via la cicatrice et ne vienne faire pourrir l’intérieur de l’arbre.
Depuis quelques années je m’évertue à fermer cette grosse cicatrice sur un hêtre. La cicatrice était présente au moment du prélèvement, la branche avait du être coupée des années auparavant. Si rien n’est fait, le processus cicatriciel n’ira pas plus loin que ça, la coupe ne se refermera pas totalement.
Afin de continuer la cicatrisation nous devons stimuler à nouveau le processus. Pour cela il suffit d’entailler le pourtour du cal cicatriciel avec une lame de cutter bien propre. Il faut aller jusqu’au cambium, en faisant bien le tour du trou. L’arbre va ainsi chercher à cicatriser cette nouvelle plaie, va faire du bois qui va progressivement refermer le trou.
L’opération est à faire à la fin de l’hiver, quand tout risque de forte gelée est passé et avant que les beaux jours arrivent. Globalement c’est à la même époque que le remptage.
Une fois que le cal cicatriciel a été incisé, il est conseillé de recouvrir la plaie avec un mastic cicatrisant. Faites un boudin que vous plaquez tout le tour. Lorsque le trou n’est plus très gros vous pouvez directement tout remplir de pâte cicatrisante. Elle va d’une part empêcher que de l’eau ne s’infiltre à l’intérieur mais surtout va protéger la plaie et permettra une meilleure cicatrisation.